La beauté de la diablesse.
Françoise et Gérard, quinquas allant cahin-caha vers la perte du désir, partent en villégiature au bord de la Grande Bleue. Il y croise Frédérique, une jeune campeuse, libre, jolie et sociable, venue rejoindre Mathieu, son compagnon. Les deux couples sympathisent et partagent sans complexe leur intimité.
Si des scènes de sexe explicites émaillent l’album, celles-ci servent l’histoire et ne phagocytent pas le récit. La « nature » exposée met en relief l’érosion des sentiments et l’accord des corps, l’illusion des sensations, l’estime de soi et le leurre de l’éternelle jeunesse. La tentation devient alors multiple, dans l’échangisme, peut-être mais surtout dans l’espoir fou de rajeunir, de caler son allant sur l’élan de la jeunesse. La bédé au contenu faustien, l’âme mise en balance avec la fraîcheur de la vie, dépasse le cadre du genre érotico-pornographique et dépeint une tranche d’envie avec justesse et délicatesse. Le graphisme léger, au crayonné aérien, traduit au mieux les attitudes, les regards, les ambiances et toute l’ambivalence du désir. La fin ouverte est une réussite.
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