Solo met sa rate au court-bouillon.
Dans le village des rats humanisés, Solo organise sa vie autour de Lyra, sa bien-aimée et la chasse. Les proies sont rares et retorses à piéger, immédiatement dangereuses, chitineuses, couturées, toutes en dents et en griffes. La chasse à l’appât nécessite une vélocité hors pair de la part des rats volontaires. Ils doivent s’enfuir, la mort aux trousses, entraînant le super prédateur dans une embuscade. Là, les autres rats chasseurs l’attendent et l’ajustent à la roquette. La partie de chasse qui débute le 2e volume de la série ne se déroule pas comme prévu. Plus tard, au village, Lyra retrouve Grand, un ami d’enfance perdu de vue depuis des lustres et qui cherche refuge après un nomadisme éreintant. Lyra lui ouvre sa porte, au grand dam de Solo qui ne comprend plus les sentiments qui l’assaillent, entre colère, jalousie et abattement. Il décide de quitter son foyer et de reprendre les pistes hasardeuses de l’errance. Entretemps, les hommes des cités cherchent à piéger les rats libres pour les faire se reproduire dans des élevages intensifs et ainsi disposer sans risque d’une viande rare et précieuse.
Alors que le premier volume finissait par tourner en boucle avec des combats d’arène répétitifs, le second tome prend davantage de relief en creusant la personnalité de Solo et son rapport aux autres à travers son amour pour Lyra. Le dessin d’Oscar Martin est toujours aussi dynamique, expressif et généreux. Les pleines pages aèrent la narration. Tout un bestiaire inventif se déploie, surgissant au détour d’une case, emplissant la planche, écumant et grimaçant, muet et musculeux pour souvent finir dépecé et rôti. Sous l’aspect cartoonesque, burlesque et goguenard, une fresque post apocalyptique s’esquisse, froide et meurtrière et donne à voir l’émergence de races mutantes et anthropomorphisées, plus crédibles que les humains dégénérés des cités. Un 3e tome poursuit les aventures de Solo.
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