Ce récit autobiographique concerne les années d'enfance et de jeunesse de Gide, depuis sa naissance ("Je naquis le 22 novembre 1869") jusqu'au décès de sa mère Juliette en mai 1895 et l'annonce de ses fiançailles avec sa cousine Madeleine qui est ici appelée Emmanuèle. Le récit se décompose en deux partie inégales : d'une part les années de formation (élève ou lycéen qui le plus souvent étudiait avec des précepteurs), qui couvre les trois quarts du livre et d'autre part les années de découverte de sa sexualité et notamment de son penchant pour les jeunes éphèbes d'Afrique du Nord. Si la première partie est souvent ennuyeuse et ne brille que par le style de son auteur, d'un classicisme parfaitement maîtrisé, la seconde partie m'a touché davantage dans sa recherche d'une façon juste (sincère mais sans exhibitionnisme) de raconter sa première expérience homosexuelle et sur le bouleversement qui cela provoquait en lui. Le passage où il raconte ses quelques soirées avec Oscar Wilde ne manque pas de sel non plus. Toutefois je reste étonné que le jeune Gide qui deviendra quelques années plus tard un intellectuel engagé soit aussi silencieux sur les rapports de classes et qu'il n'exprime aucun scrupule à jouir de sa position de jeune bourgeois que la situation extrêmement favorisée de ses parents lui permettait d'avoir.
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