Suscité sinon inspiré par la publication de l’
Évangile de Judas, ce livre comporte une version romanesque de la figure de Judas qui en fait bien plus que l'apôtre préféré de Jésus, son "frère" spirituel et l'unique disciple à même d'en comprendre l'enseignement. Celui-ci se fonde sur la Gnose, dont j'apprends qu'il s'agissait d'un courant hétérodoxe déjà très répandu au sein du judaïsme, fondé sur une contradiction entre le Deutéronome et les quatre précédents livres de la Torah et centré sur la distinction - polythéiste - entre Elohim (nom pluriel du Créateur) et Yahweh, autrement dit l'Esprit, le dieu bon et spirituel adoré par Jésus et par Judas, depuis leur initiation commune par la secte des Esséniens à laquelle appartenait aussi Jean le Baptiste.
La trame du roman embrasse la période comprise entre l'entrée de Jésus dans Jérusalem sous les traits du descendant de David ("la provocation"), et l'assassinat de Judas, avec des flash-back remontant à la période essénienne des deux protagonistes, à Quoumrân. Le récit s'oppose souvent au christianisme des Évangiles canoniques, notamment en ce qui concerne la Passion et la Résurrection, conformément à la thèse de l'absolue incompréhension du Maître qui règne chez les Apôtres.
Dans la postface, l'auteur démontre quels sont les "zones d'ombre, les mensonges, les contradictions" dans les Évangiles canoniques qu'il entend "démasquer" et quelles ses parts de reconstruction et d'invention romanesque.
Au-delà de cette intention, nous possédons donc un autre récit littéraire de Jésus et de Judas, qui me clarifie les idées sur le gnosticisme, le passage sur la croix et la figure de Judas, dans un style propre au meilleur roman historique.
PS: Je me doutais bien qu'il devait y avoir de la boisson à base de champignon hallucinogène quelque part durant la Crucifixion : référence à l'amanite panthère venant du Pr. John M. Allegro dans
Le Champignon sacré et la Croix (Albin Michel, 1971)...
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