Août 1944, Saint-Malo, les Allemands sont acculés mais ils montrent encore leurs crocs de loups. Les Malouins aimeraient résister davantage mais ils ne sont pas suffisamment armés et aguerris. En juin 1940, Ewan Le Garrec a vu son père et son oncle se fracasser en bateau sur les récifs de la côte bretonne avec un détachement de soldats allemands embarqué. Il n’a pas conscience du drame qui s’est joué à bord. Quatre ans plus tard, dans la cité malouine, alors qu’il a été recueilli par ses grands-parents, il désire entrer dans la Résistance et lutter en arme contre l’occupant. Ewan est aussi amoureux de la belle Françoise, la fille du boulanger. Ils se retrouvent sur les toits de la vieille cité, la nuit et voient l’ilot de Cézembre se faire pilonner par l’aviation américaine. Ewan doit retrouver Corentin et ses amis le soir même mais les Allemands sont déjà là, cornaqués par un Malouin, Bastien Fenec, à la solde d’un officier SS impitoyable, au visage brûlé, Stertz. Fenec est en mission spéciale afin de retrouver un « terroriste » mais il fait du zèle en contrôlant la population d’une ville qu’il connaît comme sa poche. Le groupuscule est fait prisonnier mais Ewan s’enfuit par les toits.
Nicolas Malfin a délaissé Golden City, la ville flottante pour rendre hommage à Saint-Malo, la cité au bord des flots, ravagée par les Allemands et les bombardements alliés. L’ilot de Cézembre semble être le focalisateur des drames qui secouent la famille Le Garrec. Le récit est savamment découpé et la mise en image est dynamique. Le dessin est précis, soigné, élégant. La mise en couleur est exceptionnelle. L’ensemble est cohérent, mêlant habilement l’histoire familiale et les faits historiques. Une véritable force émotionnelle s’en dégage. Le diptyque annoncé, scénarisé et dessiné par le talentueux Nicolas Malfin s’annonce déjà comme une grande réussite.

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