La réussite d'un premier roman se mesure souvent à son originalité, à l'effet de surprise. Mais si la surprise est bien présente à travers ce beau texte de Maxence Fermine, elle se manifeste par des voies inattendues : discrétion, modestie et simplicité de ton, mises au service d'une écriture dépouillée, sans artifices. Cette forme, étroitement inspirée des haïkus japonais, correspond très précisément à son héros, un jeune poète obsédé par la neige et les haïkus… profondément imprégné de culture japonaise, l'auteur a su s'en libérer pour créer une œuvre très personnelle. On a rarement vu prose et poésie associées en si totale symbiose : un miracle d'équilibre. Sans prétention avouée, ce petit conte nourrit pourtant plus d'ambition qu'il n'y paraît, abordant les thèmes de l'amour, de la mort et de la création. Et si charmeuse soit-elle, cette authentique poésie cache une violence sourde et une vraie profondeur de pensée. Il faut saluer également la présentation, très soignée, illustrée par des encres de Georges Lemoine.
Présentation de l'éditeur
C'était une nuit de pleine lune, on y voyait comme en plein jour. Une armée de nuages aussi cotonneux que des flocons vint masquer le ciel. Ils étaient des milliers de guerriers blancs à prendre possession du ciel. C'était l'armée de la neige. Au Japon, à la fin de XIXe siècle, le jeune Yuko s'adonne à l'art difficile du haïku. Désireux de perfectionner son art, il traverse les Alpes japonaises pour rencontrer un maître. Les deux hommes vont alors nouer une relation étrange, où flotte l'image obsédante d'une femme disparue dans les neiges. Dans une langue concise et blanche, Maxence Fermine cisèle une histoire où la beauté et l'amour ont la fulgurance du haïku. On y trouve aussi le portrait d'un Japon raffiné où, entre violence et douceur, la tradition s'affronte aux forces de la vie.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre