Comment résumer un livre comme les Misérables, fresque de près de 1500 pages qui déroule sur une vingtaine d'année le destins d'une quinzaine de personnages principaux et d'une centaine de personnages secondaires...
Qui mieux que l'auteur peut faire la synthèse de cette oeuvre immense, de ce roman comme on n'en fait plus...
"Le livre que le lecteur a sous les yeux en ce moment, c'est d'un bout à l'autre dans son ensemble et dans ses détails, quelles que soient les intermittences, les exceptions ou les défaillances, la marche du mal au bien, de l'injuste au juste, du faux au vrai, de la nuit au jour, de l'appétit à la conscience, de la pourriture à la vie, de la bestialité au devoir, de l'enfer au ciel, du néant à Dieu. Point de départ : la matière, point d'arrivée : l'âme. L'hydre au commencement, l'ange à la fin." Victor Hugo, les misérables, cinquième partie, livre premier.
S'il m'a fallu quatre mois pour terminer ce pavé, c'est parce que j'ai pris mon temps pour ne pas être lassé par la richesse, la densité du texte. Car Hugo a mis plus que l'histoire de ses personnages dans le livre : chaque situation est prétexte à digression, explication. Que Jean Valjean se réfugie dans un couvent, Hugo consacre cinquante pages à l'histoire des ordres monastiques à Paris et au destin plus particulier de celui où il installe son personnage. Que Jean Valjean fuie par les égouts, c'est l'histoire de ce cloaque à travers les âges qui nous est servie. Deux brigands parlent en argot, Hugo consacre vingt pages à l'histoire de l'argot parisien...bref, il y a de la recherche, de l'érudition et de l'anecdote pour illustrer, entrecouper le récit. Hugo l'exilé profite aussi de ce livre sur la Restauration pour exprimer ses opinions politiques : sur Louis-Philippe, Napoleon, la révolution de juillet, les trois glorieuses...bref, plus qu'un roman, c'est une aventure littéraire.
Hélas, la malédiction des grands classiques archi-connus, archi-adaptés et archi-simplifiés c'est que les grands moments en sont connus et que le lecteur les attend avec une impatiences qui lui gâche un peu la lecture...raison de plus pour ne pas se hâter.
Les Misérables, un livre qui se déguste.
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