[Cap'tain Swing. 203, Le rendez-vous des morts vivants ; Akim : le mystère du dieu volcan | EsseGesse]
Ultime survivant en France des petits formats qui firent florès, Cap’tain Swing continue, avec ses Loups de l’Ontario, à filer la déculottée aux habits rouges, le homard british du Nouveau Monde, en plein XVIIIe siècle. By gosh ! Parangon d’une bédé populaire, le Cap’tain n’est plus très bon marché puisque les 64 pages de sa dernière aventure mensuelle, « Le rendez-vous des morts vivants », couplées avec les 48 pages d’Akim, « Le mystère du dieu Volcan », coûte la bagatelle de 3,90 €. Cela nous fait dans les 25,00 FRF qui, ramenés aux quelques centimes d’un illustré d’antan, fait une différence énorme même si les frais d’impression et de distribution ont explosé entretemps alors que les ventes restent confidentielles. Comment pourrait-on toucher un public désargenté à ce tarif-là ? Seuls les nostalgiques des années soixante et soixante-dix, dûment argentés, peuvent s’atteler à l’achat et à la lecture d’aventures désuètes. En effet, les paramilitaires de Swing, soit les fidèles Loups de l’Ontario, menés par Mister Bluff, son chien Pouik et Hibou Lugubre, Indien pessimiste ponctuant tous ses discours défaitistes d’un « Hugh ! » fleurant bon le partenaire de pacotille, ont décidé d’attaquer un fort tenu par les Anglais. La ruse est simple mais efficace. Un tir nourri des Loups ameute les habits rouges au même endroit du fortin pendant que Bluff, Hibou et Pouik s’introduisent en catimini, mettent le feu aux poudres dans le magasin de munitions et détalent. L’explosion éventre et incendie le fort. Le souffle envoie directement sur le crâne du Lugubre Hibou le bâtard de Bluff, Pouik, sain et sauf. On respire et on sourit du gag. Pendant ce temps, le beau Swing attend ses amis, débarqué le plus en amont possible de la Grip River, avec armes et vivres. Les Loups esquivent la route directe où les attendent les militaires anglais. Ils empruntent les marais et un parcours harassant afin de retrouver Swing mais les crochets n’évitent pas les coups. Ils sont à l’état de morts vivants tellement ils n’en peuvent plus. Les homards, cornaqués par le redoutable Nigel et un major intraitable, encerclent déjà le Cap’tain, Alice, la maîtresse de la barge et son fils, pas moins barge. Les Loups arriveront-ils à temps pour secourir leur capitaine ? Auront-ils encore la force de combattre ? Comment tout cela va-t-il finir ?
Le dessin ne casse pas cinq pattes à un Pouik et l’histoire éculée rendrait lugubre n’importe quel indien de lecteur. La nostalgie n’opère pas et il faut se forcer pour tenir éveillé jusqu’au bout. Du Bluff, un Swing et au dodo ! Hugh !
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