[Dans les veines ce fleuve d'argent | Dario Franceschini, Chantal Moiroud (Traducteur)]
Lire "Dans les veines ce fleuve d'argent", c'est se laisser porter au fil du courant, pour remonter le long d’un fleuve qui, ainsi que vous vous en rendez rapidement compte, est beaucoup plus qu'un simple cours d'eau...
Cette navigation se fait en compagnie de Primo Bottardi.
A l'approche de la vieillesse, il éprouve l’irrépressible et subit besoin de retrouver Massimo Civolani, un camarade d’enfance, qui, 42 ans plus tôt, lui a posé une question à laquelle il doit maintenant répondre.
Sa quête le fait remonter le cours du Pô, et rencontrer divers personnages dont la vie est liée au fleuve. Ces riverains l'abreuvent de légendes, d'anecdotes et de souvenirs, évoquant l'histoire du fleuve, de ses pêcheurs, de ses lavandières, de ses crues parfois mémorables, reconstituant ainsi des bribes de ce qui fait l'âme d'un lieu. Car le fleuve peut tour à tour être source de vie ou pourvoyeur de mort, théâtre de l'éveil à l'amour ou provocateur de chagrin.
C'est l'occasion pour Primo de renouer avec ses propres souvenirs, comme si, en remontant le cours du Pô, il remontait aussi celui de son existence. Il semble éprouver à le faire une sorte de sérénité, de sentiment d'accomplissement à la fois nécessaire et bienfaisant.
Le surnaturel est lui aussi du voyage : légendes et réalité s’emmêlent, de nombreuses touches d’étrangeté émaillent la narration. Primo, la nuit, se glisse dans des rêves qui ne lui appartiennent pas ; il reconnaît certains de ses proches à l'odeur de leurs yeux... de même, les personnages qu'il croise pendant son périple ne sont pas tout à fait ordinaires. Leurs histoires, souvent belles, parfois tristes, sont touchantes et insolites.
Lire "Dans les veines ce fleuve d'argent", c'est se laisser porter par un temps différent, qui semble s'écouler un peu plus lentement, et qu’il semble facile de s’approprier parce qu’il suffit de se laisser porter par l’onde, d'accepter d'être en harmonie avec le rythme du fleuve, d'être bercé par l’écriture de Dario Francheschini, à la fois fluide et poétique.
C'est un récit charmant, auquel on pourrait juste reprocher d'être un peu trop court...
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