[La culture, le gène et le virus - La mémétique en question | Dominique Guillo]

Critique très argumentée de la mémétique qui montre que la science mémétique malgré la popularité des auteurs qui la soutiennent (Dawkins, dennette, Blackmore, Mougel, Jouxtel, Magne) est très loin d'en être une de science. L'auteur est très convaincant quand il montre la faiblesse de l'analogie génétique apposée à la culture.
Livre fait pour armer les septiques de la mémétique.

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Très intrigué par la théorie, j'ai lu le bouquin de Blackmore et en ai été aussi profondément déçu. Je crois personnellement qu'elle peut peut-être expliquer pas mal de choses, surtout si on la met en relation interdisciplinaire avec la sociologie (je pense au concepts de "socialisation" et de "norme sociale", et je suis en plein dedans avec Jean-Claude Kaufmann), mais qu'elle n'a pas encore été formulée de façon suffisamment mûre. Parfois c'est comme ça avec les Anglo-saxons : ils publient un petit peu trop vite...
Mais à propos de la théorie des mèmes (et pas du tout de bouquin publié trop vite ) : tu n'as pas lu Le Gène égoïste de Dawkins ? C'est une des lectures qui m'ont le plus marqué. En absolu.
Toutes ces théories ont en commun de "remettre l'homme à sa place", et sa fanfaronnade de liberté. J'adore

J'ai bien sûr lu le Gène égoïste de Dawkins -- il y a très longtemps Livre que je vais enregistrer dans ma BMV !

Livre qui présente de manière très pédagogique et très engagée le darwinisme. Un livre qui m'a moi aussi fasciné et marqué. Mais l'élément clé de la théorie de Dawkins (le gène est l'élément sur lequel porte la sélection naturelle, l'organisme n'est que le véhicule grâce auquel le gène survit - je résume très vite) ne m'avait pas convaincu à l'époque et il ne me convainc toujours pas ! (aparté : j'ai une formation en biologie -- DUT de biochimie -- ce qui explique que je connais(sais) très bien la théorie de la sélection naturelle) A l'époque j'ai lu également le livre de E. Wilson, La Sociobiologie, une nouvelle synthèse. Et j'ai lu aussi les critiques très féroces de ces théories (M. Sahlins, Critique de la sociobiologie ; P. Tort, Misère de la sociobiologie, les livres de P. Thuillier, Darwin & C., Les sociobiologistes vont-ils prendre le pouvoir ? ; etc.), critiques qui m'avaient convaincu. Aujourd'hui, j'adhère plus à certains concepts de la sociobiologie, qui est devenue plus nuancée dans ses théories.
Quant à la mémétique, le principal grief que je lui fait, c'est que les concepts qui la structurent ne sont pas solides et qu'aucunes données factuelles actuellement ne viennent les soutenir. En effet, ses supporters ont voulu trop rapidement lui donner le statut d'une science. ce qui est trop prématuré. Et je pense que la psychologie cognitive et l'écologie comportementale sont plus à même de nous faire comprendre la nature humaine.
Mais je suis avec intérêt les travaux qui sont consacrés à la mémétique. Et certains ouvrages, inspirés par elle, m'ont beaucoup marques (P. Boyer, Et l'homme créa les dieux ; D. Dennett, Darwin est-il dangereux).