Dans l’Amazonie, « le plus grand bassin fluvial au monde », les « Indios » vivent aux rythmes de la selva et de leurs croyances chamaniques. Loin de nos civilisations policées, ils parcourent leur territoire afin de subsister, pratiquent la razzia, la cueillette et la chasse. Le père de Tiki décède d’une morsure de serpent malgré les vaines incantations du sorcier. L’enfant décide de s’accaparer les armes de son père et de chasser afin de survivre, lui et sa mère Makura. Le chaman voit tout cela d’un mauvais œil et s’oppose à l’émancipation du garçon. Tiki connaît la forêt et sait débusquer le singe ou le tapir. Il finit par s’imposer aux yeux de son clan mais pendant ce temps, le gouvernement brésilien a décidé d’ouvrir la première transamazonienne à l’aide de bombardiers et de napalm. Dans le sillage des explosions aveugles, le village de Tiki est réduit en cendre. Ce dernier n’a plus qu’une idée en tête, remonter le fleuve et débusquer le nid des « oiseaux brillants » pour venger les siens et permettre à leurs âmes de trouver le repos.
Découpé en courts chapitres, le récit en noir et blanc est mené vivement. Il brasse des thèmes intéressants, voire passionnants mais on peut regretter que la psychologie des personnages ne soit pas suffisamment fouillée et que l’histoire ne soit pas assez approfondie. En fin de lecture, on reste sur sa faim. Le dessin d’Ivo Milazzo est abouti mais la rapidité d’exécution nuit parfois à l’expressivité de l’ensemble. Les jeux d’ombre et de lumière dans le tapis vert de la sylve sont remarquables tout comme l’est le travail de l’éditeur Mosquito, un moustique trublion bienvenu dans le monde stéréotypé d’aujourd’hui.

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