La patte et la griffe sont les marques d’un écrivain stylé qui n’épargne personne, égratigne plutôt qu’il ne caresse, à commencer par lui-même. La morosité, cet amalgame de tristesse et de colère, ne plombe pas le recueil d’aphorismes et bien que Frédéric Schiffter ait une dent acérée contre le monde comme il se délite, fait de vanités férocement ridicules et d’ignorance crasse, le lecteur se délecte et touche au terme du livre avec le regret d’en avoir si vite terminé. Reste le désir et le plaisir de revenir au début et de savourer à nouveau les réflexions souvent vachardes, toujours lucides, parfois subtiles, jamais vaines. Un humour noir corrosif sous-tend la pensée de l’auteur. Un rire salutaire alors explose, contracte les zygomatiques et déride les boudins de la tête. Allez, une petite fine pour la route : « Il n’y a pas un sens à la vie mais deux : on y entre la tête la première et on en sort les pieds devant. »
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