Denis SIEFFERT est le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Politis. Il a réalisé plusieurs reportages au Moyen-Orient depuis 1986, au Liban, en Palestine et en Israël. Il est notamment l’auteur de :
La Guerre israélienne de l’information. Désinformation et fausses symétries dans le conflit israelo-palestinien. Avec Joss Dray (2002).
Israël-Palestine, une passion française (2004)
Comment peut-on (vraiment) républicain ? (2006)
L’analyse centrale de cet ouvrage est relative à la mobilisation de l’opinion et de l’information à la suite de l’opération militaire « Plomb endurci » sur Gaza, du 27 décembre 2008 au 17 janvier 2009. En France, nous y sommes particulièrement sensible, pour deux raisons, d’après notre auteur. D’une part parce que nous abritons la plus forte communauté juive d’Europe, mais également la population arabe la plus importante.
Ce livre explore la réalité hiérarchisée, biaisée, manipulée des médias interposés entre nous, les spectateurs et la réalité du régime politique, économique, institutionnel de production de la vérité . Nous voici en présence d’un livre qui se promet de faire une véritable description de la bataille de l’information, de la communication et de l’image.
Le premier chapitre présente avec concision l’histoire et le contexte qui a conduit aux événements de 2008-2009.
La seconde et la troisième se charge de présenter le Hamas , l’histoire de sa construction et le processus de politisation qui l’anime aujourd’hui, en espérant sa future normalisation.
Le quatrième chapitre est une chronologie de la trêve de l’année 2008 (juin à novembre), et la désignation de la responsabilités de la trêve rompue.
La cinquième partie est une description des messages de communication, le contrôle israélien de l’information et sur l’instrument de diffusion mis en place pour les médias internationaux.
En final, nous avons l’occasion de connaître les conflits moraux qu’on fait naître cette « guerre » dans le pays qui est le nôtre, les effets de contagion, réels ou supposés.
Ce livre est l’occasion de quelques analyses sémantiques d’interventions, de spécialistes de la question israélo-palestinienne en France, Claude Imbert, éditorialiste et Sébastien Encel « expert » de la question pour lesquels les mots savoureusement choisis trahissent perpétuellement la gravité, le style parfois ronflant et les oublis d’intention, manipulant assez aisément les personnes mal informées qui ne parviennent plus à faire la différence entre le vrai et le faux.
Nous avons également l’occasion de nous pencher sur cette peur existentielle et incontrôlée dont est victime Israël du fanatisme ; la haine aveugle qui en est le rejeton, et la conséquence inévitable de dénier l’existence même des Palestiniens.
En reprenant le thème du « choc des civilisations », héritée de Samuel Huntington, nous avons assisté à la lente déterritorialisation de ce conflit jusqu’à l’international, présentant la guerre israélo-palestinienne comme un conflit international, opposant l’Occident et l’Orient. Seulement, l’héritage colonial est le nœud gordien de se qui se passe sous nos yeux. La responsabilité d’Israël est belle et bien engagée. L’idéologie post-11 septembre ne doit pas laver les mains de l’état hébreu.
Sous les cendres vives et les flammes du conflit sommeille l’idée hors de portée des pouvoirs du pays que ce tragique affrontement est bel et bien une guerre coloniale. Situation pour laquelle la France en connaît un rayon, car cette accusation d’affrontement colonial rappelle sans problème le FLN algérien et les guerres larvées de la bataille d’Alger en 1957.
Plus encore, ce livre est également une dénonciation, brève, des méthodes de Tsahal (le nom de l’armée israélienne, expérimentant et utilisant des armes comme le phosphore blanc et autres immondices (bombes à sous-munitions…et j’en passe.) sur des hôpitaux et des infrastructures humanitaires, ou sur les locaux de l’Onu par exemple.
Tous les éléments de ce conflit ignoble sont finalement expliquées et décryptés par Denis SIEFFERT. Ce conflit inégal et asymétrique, produisant malheureusement plus de victimes que de véritables gagnants. Le tout, avec le décence et le professionnalisme de ne diaboliser ni Israël, ni même les palestiniens, qui deviennent tous des pions sacrifiés à des desseins seulement politiques et idéologiques.
La nouvelle Guerre médiatique israélienne.
Ed. La Découverte
11,50 euros
ISBN 978-2-7071-58086
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