Assez moyen, ce polar istanbuliote de la dernière génération... L'intérêt consiste dans le personnage du narrateur (jamais nommé), un travesti athlétique et cultivé, mélomane à ses heures (Bach) et cinéphile (James Bond 007) avec un penchant mimétique pour Audrey Hepburn, informaticien accompli de jour et patron de boîte la nuit, victime de la chasse croisée de la mafia et d'un politicien ambigu plus que fin limier à l'occasion du meutre d'une de ses "soeurs". Le style est passablement vivace sans jamais se détourner du parlé, entre monolgue intérieur et dialogues en argot (y compris le "lubunya" des homosexuels turcs).
Mais l'intrigue me paraît faible et parfois prévisible, le déroulement lent et pas construit; pas assez de complexité pour le genre, et surtout il me manque cette atmosphère de l'arrière-scène sulfuruse de Beyoglu, pourtant tellement nécessaire comme cadre de ce type de situations, un milieu ambigu, transgressif et morbide qui pourtant est un topos littéraire depuis plus d'un siècle (on pourrait remonter bien plus loin) dans la littérature aussi bien turque que levantine qu'occidentale de voyage à Istanbul. (En plus, ce milieu existe bel et bien, il suffit de sortir le soir et de le décrire, nom de nom!!!)
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