Avec ce tome s'achève la chronique des Pasquier, mais non l'histoire car "il n'y a de rémission que sur les planètes mortes, quand toute vie est abolie depuis des millions de siècle" comme l'écrit Laurent à Cécile. Le récit est fait par un narrateur extérieur, mais il n'en laisse pas moins le dernier mot à Laurent, narrateur de la majorité des livres de la série.
Ce tome est consacré à Joseph (chaque membre de la fratrie a droit à un roman sauf le pâle Ferdinand) à son ambition, à ses affaires, son affairisme, sa richesse en un tournant de sa vie où l'ambition subite qu'il a de sortir de sa sphère et de se faire élire à l'académie française trouble son jugement et lui fait commettre erreur sur erreur ("Quand un gaillard que l'on estime une canaille se comporte comme un honnête homme, c'est la pire des canailleries, c'est surtout la moins pardonnable de toutes les canailleries, parce qu'il n'y a plus moyen de s'y reconnaître").
J'ai relu avec intérêt et plaisir ce roman qui achève le portrait de Joseph, déjà bien commencé par les autres romans et qui nous décrit quelques aspects de la vie quotidienne, de la société et du monde des affaires aux alentours de 1920.
J'ai beaucoup apprécié cette série qui au travers de l'histoire de cette famille nous dépeint l'histoire et l'évolution de la société française de 1890 à 1925, environ, et qui nous présente des types humains à la fois universels et enracinés dans des personnages très vivants et souvent attachants. Le style de l'auteur est très agréable, limpide, la langue en est riche et les changements de narrateurs et de points de vue, même si Laurent reste le préféré de l'auteur, évitent toute lassitude.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]