Terra incognita pour les hommes de l’Antiquité, lieu ’errance pour Ulysse et d’exploration pour Christophe Colomb, refuge du capitaine Nemo, terrain d’aventure de Tabarly ou Kersauzon, la mer abrite aussi des monstres terrifiants, connaît des tempêtes déchaînées et incarne pour les romantiques cet infini sublime qui les effraye et les fascine. Ainsi, ce milieu a priori hostile aux hommes les attire pourtant inexorablement de toute éternité, suscitant aussi bien la passion que la répulsion.
C’est toute l’histoire de ces représentations que dressent ici Alain Corbin et Hélène Richard. Réunissant les meilleurs spécialistes de la question, ils montrent que la mer n’est pas seulement un objet biologique, géographique ou économique, mais avant tout une inépuisable source de fantasmes qui reflètent les plus profondes craintes et les plus hautes aspirations de l’homme. Et le discours écologique qui domine aujourd’hui ne rejoue-t-il pas cette lutte séculaire entre la fragilité de l’homme et un milieu qui reprend ses droits ?