Ce roman retrace l'histoire du jeune et innocent Kaeso, vers la fin de la dynastie issue du sang de César, époque charnière où s'entrecroisent de façon aiguë les questions juive, arménienne, chrétienne, et la question même de l'avenir de Rome - et du notre. La vieille Ville va mourir et de ses cendres doit renaître une Rome resplendissante qu'un Néron artiste rêve de baptiser de son nom. Au mythe de la Néropolis s'oppose le mythe chrétien de la cité vertueuse. Période baroque et passionnée s'il en fut, marquée par l'émancipation provocatrice des femmes, la fascination de l'inceste, le massacre des enfants, les tortures inquisitoriales, les tueries de l'amphithéâtre, la tragique brutalité des courses de chars, la vogue de la bestialité et du théâtre pornographique, le succès des lupanars, l'exhibitionnisme des sodomites et des gitons, les honteuses délices de l'esclavage, l'apogée des débauches de groupe et le premier génocide pour raison d'Etat, tandis que les étranges soldats du Christ spéculent sur une apocalypse qui ne sera pas encore au rendez-vous. Enfin, les Romains tels qu'ils furent vraiment, vus par un historien rigoureux et minutieux, mais qui est d'abord un romancier à l'humour noir, amateur de métaphysique troublante ! Néron, époux comblé de Poppée, de Pythagoras et de Sporus, ainsi que Sénèque, Pierre et Paul ont respiré la même atmosphère vicieuse et viciée. De tels contrastes valaient qu'une plume impartiale récrive un Quo Vadis sans convention, à la lumière, certes, des dernières thèses parues, mais en accord aussi avec les sensibilités et les curiosités de notre époque inquiète, où semblent reparaître des Nérons qui n'ont pas même à leurs débordements l'excuse de l'art. |