Port-au-Prince, début 2004 - année du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti. En cette matinée dominicale. un jeune homme, Lucien, quitté a pied les quartiers pauvres pour rejoindre la manifestation organisée en ville par les étudiants. Le roman est le récit de sa journée - de sa descente vers la ville, au petit matin, jusqu'à l'ultime charge de la police lors du laquelle la mort va le surprendre... Au fil de sa marché, Lucien refait en esprit le trajet qui l'a conduit du village de l'enfance vers la ville à l'improbable avenir. Les voix aimées et irréconciliables résonnent clans sa tête : celle de sa mère, vieille paysanne "exilée" dans sa province reculée ; celle de son frère cadet qui a mal tourné au contact aie la ville ; celle de l'Étrangère. La femme que Lucien aime sans vraiment la connaître, une journaliste avec qui il a sympathisé un soir ; les voix, enfin, de ses camarades étudiants ou de voisins. De rue en rue, s'élève le Chant empêché et inaltérable d'un peuple que l'histoire a voulu crucifier. Dédié à celles et ceux qui sont descendus dans la rue en Haïti en 2003-2004, ce bref et incandescent roman est né de la nécessité profonde et urgente, pour son auteur, de rendre compte, en écrivain, d'un drame dont, comme tant d'autres Haïtiens, il a, au fil des mois qui précédèrent la chute d'Aristide ait printemps 2004, éprouvé la violence. Pareille entreprise affirme une nouvelle fois que la littérature, transcendant le commentaire, est sans doute l'un des plus puissants antidotes au chaos qui, partout, menace. |