Ce livre n'est pas un roman. Rien ici n'est inventé : nulle place n'a été laissée à l'imagination. La " zone " d'une grande ville, les cahutes misérables, le terrain vague où les gosses jouent à des jeux souvent abominables, les cris, les coups, les " saoulographies " sordides des parents, tout est vrai. Vrais, les maîtres d'école, et ceux qui ont cherché à donner à ces enfants un minimum de dignité humaine. " Je n'ignore point, dit l'auteur, que ces pages n'ont de valeur qu'en vertu de l'émotion qui, si toutefois j'y réussis, doit sourdre de cette succession de scènes, de faits, tous réels, que j'ai dépeints. " Salué comme une révélation en 1952, Requiem des innocents est le premier livre de Louis Calaferte. Il garde aujourd'hui toute sa virulence et demeure un des grands cris de révolte contre la misère et l'injustice du monde moderne. |