Si je n'étais pas né égyptien, j'aurais voulu être égyptien", la célèbre citation de Mustapha Kamel donne le ton de ce recueil : voici l'Egypte placée sous le feu d'un écrivain amoureux de son pays et qui, par le détour de la fiction, fait apparaître les turpitudes et les contradictions d'une société à la dérive. Interdit de publication par l'Office du livre, pour cause d'insulte à l'Egypte, le premier de ces récits, "Celui qui s'est approché et qui a vu", donne précisément à voir un monde où règnent les faux-semblants et l'hypocrisie. Par une cinglante et implacable ironie, pour décrire des êtres prisonniers de l'obscurantisme et de l'arbitraire, l'auteur fait exister sous nos yeux des personnages singuliers qui évoquent l'univers d'un Dostoïevski à l'ombre des pyramides. Tendres et cruels, ces récits foisonnent de figures magnifiques qui nous font pénétrer un monde où l'imaginaire laisse une empreinte vive dans ce que nous croyons être le réel.