Alexandre Dumas considérait ce « roman-vrai » comme le plus fabuleux récit d’aventures qu’il eût jamais lu - il en fut d’ailleurs l’éditeur en France au milieu du siècle dernier, mit vraisemblablement la main à la traduction - et alla jusqu’à l’inclure quelque temps dans ses propres Œuvres complètes ! Les Anglais quant à eux vouent depuis cent cinquante ans un véritable culte à ce texte - à leurs yeux le plus grand livre qu’un Britannique ait écrit sur la mer avant L’Ile au Trésor. Et ils ont quelque mérite à cela si l’on sait que Trelawney, cadet d’une famille d’aristocrates ruinés, déserta la Navy après Trafalgar (ce qui le rendait passible de la potence) pour aller courir l’océan Indien et les mers de la Chine en qualité de « gentilhomme de fortune »… au service des Français ! Byron et Shelley s’enthousiasmèrent en leur temps pour ce personnage hors du commun, qui avait fait de l’indiscipline sa religion (Byron le prendra pour modèle de son poème Le Corsaire).