Dans l’imaginaire collectif, la bande renvoie à des actes délinquants commis en groupe et, plus largement, à des désordres juvéniles de tous types. Qu’un groupe d’adolescents ou de jeunes adultes pétarade à mobylettes ou chahute sur la dalle devant les immeubles, et l’on parlera facilement de « bandes ». Mais la presse parle également d’affrontements entre « bandes » de « jeunes de cités », pour des faits qui peuvent aller jusqu’au meurtre. Durant les émeutes, certains fustigent également les agissements de « bandes ». C’est dire si la « bande » est un concept flou, désignant des formes multiples d’agissements et de regroupements bien réels mais qui semblent surtout unifiés par la peur qu’ils suscitent. Du reste, l’inquiétude contemporaine n’est pas nouvelle : au début du XXe siècle, ce sont des bandes de jeunes surnommées « Apaches » qui incarnaient cette dangerosité juvénile.Puis, au tournant des années 1950 et 1960, ce seront les « blousons noirs ».
Dans ce livre, une vingtaine de sociologues, d’ethnologues et d’historiens font le point des connaissances sur ces fameuses bandes de jeunes, depuis l’époque des « blousons noirs » jusqu’à nos jours, en France mais aussi d’autres pays et continents. Ils s’interrogent sur la genèse des bandes, sur leur nature exacte, sur leurs relations avec diverses formes de délinquance, sur la façon dont les institutions travaillent sur ce « problème », ainsi que sur sa construction médiatique et politique. |