Chantal Umuraza avait 19 ans lorsque s'est produit le génocide du Rwanda. Son récit débute un dimanche d'été dans les collines de la Drôme et, dès la première page, nous commençons à voyager entre la région où habite actuellement l'auteur et son village natal au Rwanda. Un village traversé par une rivière qui charriera la mort et la vie. La jeune femme raconte son enfance, ses années d'école, son désir à l'adolescence d'imiter Sissi et d'épouser un Blanc, sa curiosité de la ville, tout autant que les travaux paisibles à la campagne. La houe et la machette, les deux outils indispensables pour le travail des champs. Chantal mettra du temps à admettre que la guerre s'étend jusqu'à son village. Elle n'est pas prête à croire que la haine est partout dans le pays. Elle qui, fillette, ne se considérait ni hutu, ni tutsi : Ndi umunvarwanda, je suis rwandaise. Les collines sont le théâtre de la vie au quotidien, mais aussi de la guerre. En 1994, les tueurs les grimperont en chantant, brûleront les maisons et massacreront les Tutsi, toujours en chantant. Après le génocide, les " déplacés de guerre " s'y regrouperont, certains y mourront. Le récit de Chantal Umuraza est un travail de mémoire. Il témoigne d'un peuple qui se reconstruit après le drame et reprend confiance dans l'avenir. Pour le lecteur, ce livre sera un rappel, concret et plein d'émotion, de l'histoire récente du pays des mille collines. |