Ruth Van der Zee nous raconte l'histoire d'Erika, née en 1944 et sauvée des camps de la mort alors qu'elle n'avait que quelques mois: sa mère, prisonnière d'un wagon à destination de Mauthausen, se sachant condamnée, profite d'un ralentissement du convoi pour la jeter hors du train. Aujourd'hui grand-mère, Erika raconte son histoire, imagine ses parents, dans un récit d'une grande sobriété, plein de pudeur. Les illustrations, signées Roberto Innocenti, jouent sur des nuances de gris et sépia, pour traduire l'atmosphère oppressante de ce moment tragique, avec en filigrane, le train, qui apparaît sur toutes les illustrations dans des plans différents. Là encore, c'est la sobriété qui prime, l'émotion est toujours contenue, c'est ce qui fait la force de ce très bel album. |