Depuis longtemps, la tradition universitaire évite de se pencher sur un continent englouti et oublié de la philosophie. Et depuis trop longtemps, elle ne sacralise que les protagonistes les plus austères de la grande
guerre des idées. Pourquoi ? Parce que l'histoire de la philosophie est écrite par les vainqueurs d'un combat qui, inlassablement,
oppose idéalistes et matérialistes. Avec le christianisme, les premiers ont accédé au pouvoir intellectuel pour vingt siècles. Dès lors, ils ont favorisé les penseurs qui ouvrent dans leur sens et effacé toute trace de philosophie alternative. D'où une occultation des cyniques,
des cyrénaïques, des épicuriens, des chrétiens hédonistes, des gnostiques licencieux, des frères et sœurs du Libre Esprit, des libertins baroques, des Ultras des Lumières, des utilitaristes français et anglo-saxons, des socialistes dionysiens, des nietzschéens de gauche et autres rebelles ou furieux. Cette " Contre-histoire de la philosophie " -
qui comptera six volumes - raconte l'aventure de ces vaincus, de leur sagesse heureuse, de leur
pensée lumineuse, de leur art de vivre - de bien vivre. De mieux vivre. |