Depuis quatre ans et demi, le 23 février 2002 exactement, Ingrid Betancourt, sénatrice et candidate à l'élection présidentielle de Colombie, est détenue par la guérilla quelque part en pleine campagne ou dans la cordillère des Andes. En 2003, sa mère, Yolanda Pulecio Betancourt, apprend qu'elle peut établir un lien avec Ingrid grâce à une émission de radio qu'écoutent ceux qui lui ont ravi sa fille. Depuis, chaque matin, dès quatre heures, Yolanda rédige avec tout son cœur des messages qu'elle va tenter de lire entre cinq et six heures à la radio. Enveloppes, prospectus, feuilles ordinaires :
elle écrit à la hâte sur ce qui se présente à elle. D'un message à l'autre, et au fil des années, ces lettres d'amour d'une mère pour sa fille racontent le calvaire d'une attente sans fin, et disent les raisons de ne pas désespérer. Evocation d'un bonheur trop tôt enfui, récit d'une révolte jamais éteinte, les messages de Yolanda Pulecio Betancourt réunissent
deux femmes d'exception dans un combat contre l'injustice, le mensonge et la corruption. Elles campent également de manière émouvante le personnage fort, tendre et visionnaire de la
prisonnière la plus célèbre du monde, dont le sort n'est jamais dissocié de celui de ses trois mille camarades d'infortune, tous pris dans l'enfer d'une séquestration arbitraire. |