Ce que Shakespeare met en scène dans Henry IV, c'est cette vision d'un monde livré aux machinations politiques, à l'intérêt, aux faux-semblants, au brigandage et à la guerre. La parole déchue s'y fait l'instrument de tous les mensonges, incarnée par Falstaff, virtuose du jeu de mots, de la métaphore, imbattable en escrime verbale, comédien sans pudeur qui menace à chaque instant de détruire l'illusion théâtrale par laquelle il tient pourtant son rôle.